II . Je ne suis pas mal, je ne suis pas bien, c'est juste que je ne suis rien

Demain, cours. Si vous saviez à quel point je suis motivée, ça vous ferait peur. Encore des taules, et des taules, et des "vous êtes l'élite de la nation"... Heu?! Je vais aller à la fac moi. Mais étant obligée de rester, je vais gentillement attendre de me faire renvoyer à Noël, au moins mes parents ne me feront pas la gueule : je serais considérée comme incapable, c'est tout. Je peux pas continuer. Je veux dire, j'aime bien les cours, j'aime bien les gens... C'est pas ça le problème, c'est le fait de me sentir parmis les plus nulles de la classe. C'est assez frustrant comme sentiment, surtout quand on n'est pas habituée.

Autrement, soirée de vendredi assez négative somme toutes, étant donné que je devais m'amuser dans les bars avec mes deux meilleures amies et que l'on avait simplement quasiment rien à nous dire. On fait une beau trio d'hypocrites. J'ai longtemps eu peur d'une situation comme hier soir, mais voilà, c'est arrivé et à vrai dire, je ne ressens rien de particulier, aucune tristesse particulière comme je l'aurais pensé. A vrai dire, je crois que j'ai, que l'on a tous trop changé. Je veux pas les perdre, oui, c'est sûr, mais voilà, on s'éloigne, et c'est la vie.

L'impression aussi de passer pour un intrus : je ne pense pas que les gens à qui j'ai confié certaines choses soient vraiment convaincues. J'en n'ai pas besoin, mais ça fait mal de voir que ce peu de personnes ne me croient pas et donc ne m'épaulent pas. Je déteste ces filles qui racontent leur vie à tout le monde pour récolter de la pitié par-ci par-là, pour se plaindre sur leur sort. Je suis pas de ces filles-là, je déballe pas ma vie à qui veut bien l'entendre et je ne veux pas passer pour ça auprès d'eux.

Trop énervée pour écrire ce soir, j'ai pas envie d'aller en cours demain. "Etudiants, vous vivez la plus belle période de votre vie, c'est là où vous allez le plus vous éclater". Je veux bien le croire pour ceux qui ont du temps, mais en travaillant de 8h à 19h et les week-ends, je vois vraiment pas comment c'est possible. Je déteste le fait de ne pas être libre. Demain, j'ai juste envie de rester chez moi à dormir, pour ne penser à rien, ce serait juste le pied. Mais voilà, je peux pas. Non seulement parce que j'ai cours et parce qu'en plus je n'arrive pas à dormir. AH AH AH tout gagné.

Plus jamais, plus jamais je ne veux grandir. (je vous parie combien que demain j'aurai changé d'avis?)